Nous ne savons rien sur le démarrage de l’hôtel. D’après la description qui suit, nous savons qu’il n’existait pas à cette date : « En I869, cette partie de la côte normande était totalement inconnue des touristes. C’est à peine si, de loin en loin, quelques Parisiens ou quelques Rouennais, en villégiature à Fécamp ou à Saint-Valéry, faisait une courte apparition aux Petites ou aux Grandes-Dalles. » extrait du Rêve d’or par Paul Verdun 7 octobre 1892
À ses débuts, on l’appelait peut-être, l’Hôtel des bains, comme le prouvent certaines cartes postales, ou s’agit-il, plutôt d’une confusion avec l’hôtel des bains des Petites-Dalles. Ce que l’on sait, c’est que d’après les guides touristiques, l’hôtel serait apparu entre 1882 et 1887.
Gustave ALKER (1836-1884), directeur de l’hôtel, est présent aux Grandes-Dalles dès 1875, et y est propriétaire en 1878. Cet homme est originaire du nord, il est chevalier de la Légion d’honneur, négociant à Paris, et ancien maire d’Argenteuil. Pendant la guerre de 1870, il fut captif en Pologne. Il aura les deux pieds gelés, lors d’une tentative d’évasion et sera amputé des pieds. Il essaie de se marier une première fois en 1874, avec Augustine SOHIER (1836-1896) mais, le jour même, la noce fût reportée pour des raisons familiales. Dix ans plus tard, pour des raisons médicales, ils se marient exceptionnellement dans leur domicile d’Argenteuil. Gustave décède 16 jours plus tard à 48 ans. Son épouse Augustine, et son frère Auguste ALKER (1826-1907), reprennent la direction de l’hôtel, jusqu’à la mort de ce dernier, aux Grandes-Dalles.
Pour un complément d’informations, lire l’article ci-dessous.
__________ 1878 __________
Ci-dessous, le descriptif des propriétés Alker en 1878, sur le versant Sassetot. (document facebook des Grandes-Dalles)
__________ 1889 __________
Cette année-là, l’hôtel est présent et modeste. Les critiques du guide touristique, ne sont pas tendres. Voici les écrits : « hameau malpropre, aux chaumières ruinées, situé dans un vallon boisé parallèle à celui des Petites-Dalles, mais beaucoup plus étroit. L’établissement de bains, fort modeste, est pourvu d’une terrasse en briques formant rotonde…/… Les baigneurs peu nombreux qui fréquentent les Grandes-Dalles s’installent dans un petit hôtel du village ou se logent chez les habitants. « . Extrait du guide Paul Joanne , chez Hachette.
__________ 1891 ___________
Les informations du cadastre nous informe, que l’hôtel a 58 fenêtres à cette date.
__________ 1896-1901 ___________
Publicités Américaines, extraites du journal « The New York herald »
_________ 1897 __________
Auguste, Le frère de Gustave Alker, fait les démarches pour acquérir les terres communales de St-Pierre-en Port et agrandir son domaine, la preuve avec les documents, fournis par monsieur Trépied sur le facebook des Grandes-Dalles.
Afin de mieux comprendre, à quoi correspondent les parcelles rouges de nos jours ? Cliquer sur la photo ci-dessus. C’est un essaie de superpositions. Tout d’abord composé d’un plan cadastral des années 1824, pour avoir le guide des bornages et ensuite de Google Maps.
Plus tard en 1909, un programme immobilier, sera mis en place par le nouveau propriétaire. Il inclue toute la zone rouge ci-dessus et les parcelles déjà acquises en dessous de cette zone.
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À cette époque, en 1897, des soirées sont également donnée à l’hôtel par d’excellents artistes lyriques : Georges Marquet et son épouse dont le nom de scène est Sorandi. Madame Marquet est également directrice d’un théâtre à Bourges. Ce couple vient régulièrement chanter aux Grandes-Dalles, en rendant visite à un autre artiste de ce hameau, Gaston Marquet, frère de Georges.
__________ 1897 __________
__________ 1898 __________
Sur cette publicité, on peut lire toutes les activités de l’époque dans l’hôtel. Sur un autre descriptif de 1899, on y fait mention d’une autre activité, celle d’un petit casino dont l’entrée est à 50 centimes.
__________ 1899 __________
__________ 1901 __________
Ci-dessus, les plus anciennes vues* de l’hôtel, connues à ce jour, elles datent des années 1901. On peut remarquer, que l’hôtel a déjà été transformé plusieurs fois. Le bâtiment principal, est à l’origine étroit. Il a été agrandi, sur l’arrière, en élargissant l’ensemble du bâtiment. Les cabines du front de mer ne sont pas encore construites.
* ces vues sont extraites de cartes postales d’une édition inconnue, mais attribuée au commerçant Dutot en 1904. Un de ces deux clichés est une reproduction plus ancienne du photographe « F.A. » Ce photographe F.A. est parisien, et a été édité par Buquet, épicier des Grandes-Dalles en 1901.
__________ 1902 __________
Sur cette vue de carte postale (FA 2130), écrite en août 1902, on remarque 2 choses :
– l’agrandissement du pignon Est, vers la rue.
– l’existence des cabines de plage en briques, que l’on peut deviner avec la terrasse de l’hôtel bien visible en surplomb.
__________ 1903 __________
Grace à ces 3 vues , nous avons un aperçu de l’hôtel à cette période.
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Tarifs :
• Petit Déjeuner : 0,50 F
• Déjeuner : 2,50 F
• Dîner : 3,00 F
• Chambre : 1,50 F
( 1 franc de l’époque ≅ 4 € en 2017)
__________ 1904 __________
Des informations cadastrales, nous informent que l’hôtel passe de 58 fenêtres en 1891, a 79 fenêtres en 1904. Une autre information venant d’un quotidien du 6 juin 1904, précise qu’à cette époque il y a 100 chambres ! (Surprenant plus de chambres que de fenêtres ! )
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Vols de poires
__________ 1907 __________
Après le décès d’Auguste Alker, propriétaire de l’hôtel de la plage, la bâtisse et le terrain, furent mis en vente, en mai, puis août, et le mobilier en septembre 1907.
__________ 1908 __________
GRAND HÔTEL DE LA PLAGE
A noter, la description de l’hôtel entre ces 2 dates:
A gauche en 1905 : Hôtel de la plage et
à droite en 1909 : Grand Hôtel de la plage.
À Fécamp, à la sortie de la gare, le panneau du service d’autobus. On peut y lire : Lumière Électrique – Remises – Garages – Fosses pour réparations – Postes & Télégraphes – Téléphone dans l’hôtel – A.C.F. (Automobile Club de France) – T.C.F (Touring Club de France)
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L’hôtel fut repris par Paul MICHELAT (1892-1966), pharmacien de profession à Paris, également chevalier de la Légion d’honneur. Celui-ci a créé une Société Civile Immobilière le 20 juin 1908, avec les membres de sa famille, pour la gestion de l’hôtel.
Ci-dessus à gauche : Paul MICHELAT en 1927. Au centre : Marcel LANGOULANT (1880-1935) est son beau-frère, il dirige l’Office Central Pharmaceutique. À droite : Mme LEPINE (1857-1942), est la mère de Marcel Langoulant. (photos extrait de la revue d’histoire de la pharmacie, et de la famille Langoulant sur Généanet).
♦ Dès l’achat, de gros travaux furent entrepris :
• La création de magasins dans la rue, du côté Sassetot
• L’entière réfection de l’hôtel avec tout le confort.
• La création d’un puits artésien de 172 mètres. (voir le résultat). À la suite de ce forage, une étude géologique a été effectuée. (voir le résultat)
• Sondage et travaux de soutènement pour la défense de la plage en béton.
♦ D’autres travaux était prévu, mais non réalisé, comme la création d’un Golf-Club, sur le plateau des Bruyère (entre les deux valleuses des Grandes et Petites-Dalles).
Ces deux cartes postales représente l’hôtel à cette époque, l’une d’elle est datée de 1908. on remarque les différentes phases de constructions, ce qui amène une différence de niveau dans l’hôtel. On peut lire également, les services clients : Télégraphe – Téléphone – Bicyclettes – Fosse pour Mécanique – Garage 1 – Garage 2 – Garage 3 – Garage 4 – Garage 5 –
Une agence postale : « Poste Recette Auxiliaire » est ouverte, dans l’enceinte de l’hôtel. Cette agence est temporaire et à gérance gratuite. Une cabine téléphonique est également installée.
L’hôtel avait ses propres couverts, et sa vaisselle, estampillée de son logo : « GRAND HÔTEL DE LA PLAGE » (photos M. Darves)
__________ 1909__________
À noter quelques différences sur les 2 gravures :
la descente du perré et l’ajout du jet d’e
__________ 1910 __________
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Ci-contre, la seule vue connue de l’intérieur de l’hôtel, sous la véranda face à la mer.
Pour information, d’autres cartes postales, représentant cette grande pièce, mais à l’époque du sanatorium, avec un changement concernant le renforcement de l’ensemble la structure, en augmentant considérablement les piliers. (vue1 & vue2)
Et sa terrasse
. __________ 1912 __________
Vers 1912, sur ce menu du 24 juillet est inscrit :
« Grand Hôtel de la Plage
Directeur Eugène Brobeck – Grandes-Dalles »
Ce Monsieur Emile « Eugène » Brobeck né Schielé (1872-1915), est originaire du Haut-Rhin. Après recherche, nous pouvons dire qu’il est le fils d’un cuisinier, propriétaire de l’Hôtel du Nord à Mulhouse. Très jeune, il part en Algérie. Puis revient en France, et s’installe à Paris comme interprète. En 1896, il se lie avec Melle Justinard, et ils auront 3 enfants. Deux ans plus tard, il devient maître d’hôtel, puis l’année suivante, débitant-cafetier dans les Vosges. Son parcours se termine à 42 ans aux Grandes Dalles lors de son décès le 23 février 1915.
Lorsque l’on mentionne Brobeck comme « Directeur du Grand Hôtel de la Plage des Grandes Dalles », cela veut dire qu’il en avait la gérance, puisque l’hôtel appartenait à la SCI Michelat de 1908 à 1920.
__________ 1913 __________
L’hôtel est ouvert pendant la grande saison estivalle et 8 jours à la pentecôte.
__________ juillet 1914__________
Tarif du dimanche 5 juillet 1914.
Déjeuners & Diners 3,00 francs
Restaurant à la carte
Menu du 26 juillet 1914
Menu Hôtel de la Plage Les Grandes Dalles
__________ 1914-1918 __________
Pendant la guerre de 1914-1918, l’hôtel fût réquisitionné et subit des « dépradations ».
Les propriétaires accueillirent en :
• 1915 : une colonie de 200 enfants Belges (les enfants de l’Yser).
• 1916 : 80 réfugiés Serbes.
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Durant cette période, une monnaie de nécessité est crée spécialement pour l’hôtel. Sur cet exemplaire de 50 centimes de francs est inscrit en abrégé :
Grandes Dalles
Grand Hôtel de la Plage.
__________ 1919 __________
La famille Michelat ne se relèvera pas, de ces difficiles années. Malgré le soutien des villageois et autres personnalités, pour essayer de sauver l’hôtel et la plage.
À cette occasion une S.A. fût crée en 1919 : « Hôtel de la Renaissance des Grandes-Dalles« .
La SCI de Michelat fut dissoute le 15 janvier 1920, puis l’hôtel vendu.
À noter qu’en 1937 la famille LANGOULANT fait partie des principaux bienfaiteurs, en donnant 5000 f, à l’association du sanatorium marin, des Grandes-Dalles.
__________ 1921 __________
édition de « l’écho des Grandes-Dalles » pour sauver l’hôtel et la plage.
__________ 1922 __________
Eugène Le Grand achète la propriété aux enchères à Yvetot en juillet 1922. Conjointement, il fonde « l’Association du Sanatorium Marin des Grandes Dalles » dont il est président, le 28 août 1922.
La carte postale ci-dessus, est éditée en 1923 à l’occasion de la transformation des lieux en Sanatorium. Cette vue est très intéressante, elle montre l’état de l’hôtel, lors de son achat en 1922, et surtout l’état du front de mer, avec ses trous béants .
En complément, voici l’édition des photos de Marcel Raître, avec le cachet de l’ « office public d’hygiène sociale ».
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Un aperçu de son évolution fulgurante, sur une courte période.
La partie grise a été construite avant 1889.
Les grandes heures de l’hôtel
Hameau des GRANDES-DALLES 
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